dimanche 5 février 2012

1914-1918, courrier des soldats en permission.

Pour bénéficier de la franchise militaire, les soldats devaient confier leur courrier au vaguemestre de leur unité, ou, s'ils étaient en déplacement, à un commissaire de gare ou toute autre personne habilitée à justifier l'envoi en franchise...

Les militaires en permission ne pouvaient pas poster leur courrier dans une boîte puisque, dans ce cas, rien ne justifierait du droit à la franchise.
Ils le faisaient souvent néanmoins... Une griffe Trouvé à la boîte devait alors signaler le fait et l'envoi devait être taxé:


Parfois, il n'était pas perçu de taxe à l'arrivée, sans doute parce que la poste de destination connaissait l'expéditeur et savait qu'il était bien aux armées...




Par contre, les militaires en permission avaient la possibilité de se rendre dans n'importe quel bureau de poste pour déposer leur envoi au guichet en justifiant de leur statut de permissionnaire.

Le préposé prenant le courrier en compte devait alors porter une mention sur l'envoi afin que celui-ci ne soit pas taxé.
En voici deux exemples:

Carte remise au guichet à MENDE en Lozère, le 26 janvier 1918, par un sapeur du 8ème Génie en permission. Mention remis à MENDE + signature.



 
Carte remise au guichet à TUNIS, le 14 septembre 1917, par un soldat du 2ème d'aviation de Gabès.
Griffe linéaire Déposé au guichet.



Ainsi, lorsqu'on trouve, et c'est fréquent, un courrier sans mention postale et sans taxe, provenant pourtant d'un permissionnaire, comme celui-ci:
(Carte d'un soldat belge en permission à Dunkerque, en décembre 1918.)

2 possibilités: soit la carte a été mise à la boîte et aurait donc dû être taxée, soit elle a été remise au guichet sans qu'aucune mention ne l'ait précisé... et elle aurait, dans ce cas également, dû être taxée! Elle aura bénéficié d'une tolérance fréquente des postiers préférant laisser le bénéfice du doute à un expéditeur servant certainement la Nation...

Voici pour finir un cas beaucoup plus rare!


Nous sommes ici dans le cas inverse:
La carte a été déposée au guichet à Cherbourg; la griffe REMIS AU GUICHET l'atteste... et pourtant la carte a été taxée, à tort,  à Toulouse, comme CP ordinaire non affranchie!

1 commentaire:

  1. bravo pour cet article splendide sur la poste et les soldats de la iere guerre mondiale

    (d’un ermite des routes du Canada qui s’apprête à vagabonder la Belgique cet été:)))

    www.enracontantpierrot.blogspot.com
    www.reveursequitables.com

    sur Google
    Simon Gauthier, le vagabond céleste

    LETTRES D’AMOUR

    COUPLET 1

    de la première grande
    guerre mondiale

    restent des belles lettres d’amour
    de soldats qui ont eu mal

    sous l’écriture
    malgré la censure

    on peut encore entendre
    du fond du fond d’leu ventre
    leu je t’aime quand y vente

    COUPLET 2

    de la deuxième grande
    guerre mondiale

    des millions de lettres d’amour
    de soldats qui ont eu mal

    taisant le bruit des bombes
    comme la peur des tombes

    pour que les mains d’une fille
    avec des yeux qui brillent
    rêvent d’une future famille

    COUPLET 3

    ma vie ressemble
    à la prochaine guerre mondiale

    dans de vieux courriels
    mes amours
    bombes artisanales

    sous l’écriture
    une douzaine d’aventures

    on peut encore entendre
    du fond du fond d’mon ventre
    mes je t’aime quand il vente

    pour que les mains d’une fille
    avec des yeux qui brillent
    me r’batissent une famille

    Pierrot
    vagabond céleste

    Pierrot est l’auteur de l’Île de l’éternité de l’instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l’un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chansonnier et compositeur, est présentement sur la route, quelque part avec sa guitare, entre ici et ailleurs…

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