jeudi 7 juillet 2011

Drouille rurale

Vous commencez à le savoir, même les lettres les plus laides m'intéressent, pour peu qu'elles aient quelque chose à raconter...

C'est le cas de celle-ci qui illustre (très modestement) le service postal rural:


Aucun cachet à date, ni au recto ni au verso... car cette lettre n'est passée par aucun bureau de poste!

Elle a été écrite à La Bâtie (commune de Peyroules, Basses-Alpes):

Le 13 juillet 1921, son auteur écrit: "... je fais vite car le facteur est là..."
Mais il ne sera pas assez rapide; la lettre continue ainsi: " Le 14 au soir... Pensez-vous quand j'ai eu fini ma lettre le facteur était parti, et aujourd'hui pas de facteur..."
La suite n'est pas datée, mais écrite en toute logique le 15: " ... de peur de manquer le facteur je porte vite le courrier à la boîte..."

Ce jeune homme amoureux (vous ne connaîtrez jamais les détails de sa missive) était l'heureux possesseur d'un carnet de timbres à 25c au type IV, qui coterait près de 5000 euros aujourd'hui s'il n'avait pas été utilisé... mais cela, il l'ignorait, et puis il fallait bien affranchir le courrier!

Le facteur, qui a trouvé la lettre dans la boîte de La Bâtie, ignorait quant à lui que des collectionneurs auraient bien aimé qu'il apposa avec plus de soin l'empreinte de la lettre-timbre identifiant la boîte (pratiquement frappée à sec, elle est illisible)...

Le hameau  de La Foux devait se situer sur son itinéraire; c'est donc très normalement que la lettre fut distribuée au cours de la tournée, sans passer par le bureau de poste.

samedi 2 juillet 2011

Réponse au grand jeu de l'été

Voici la page 2 de la circulaire N° 83 du 24 mai 1941 (pour le département de la Corse):



La date de mise en application de la mesure est fixée au 1er juin 1941, en précisant que la circulaire est datée du 24 mai et qu'elle dit que "l'approvisionnement en étiquettes A.O parviendra incessamment aux bureaux"...

Le gagnant est Luc Guillard que je félicite d'autant plus qu'il apporte de très importantes précisions:

Pour la création du service AO, il existe une note nationale non publiée au BO (je n'ai que la référence et pas le texte) puis trois BO mais seul le second précise le fonctionnement les tarifs et pays concernés.

Recueil des références de la Direction de la poste et des bâtiments, fascicule III, 1942, page 20 :
« Objets de correspondance avion - Surtaxes à tarif réduit.
« Etiquettes « A.O. » ……… Note AV M 44 132/41 du 17 mai 1941 applicable au 01/06/1941.
B.O. N° 14, 20/05/1941, page 347 et B.O. 15 du 31/05/1941 page 366 font référence a des arrêtés portant sur la modification des taux de surtaxe aérienne applicables aux correspondances–avion à destination des colonies et de l’Afrique Occidentale et Equatoriale française et entre Madagascar et la Réunion réparties en deux catégories L.C. et A.O.
La création de l’étiquette A.O. est liée à la création de ces tarifs L.C. et A.O. de 1941. La Seconde guerre mondiale suspendra ou empêchera la création de ce service qui ne sera repris qu’en 1946 (voir B.O. ci-dessous)

B.O. N° 30, 31/10/1946, page 727 :

« CIRCULAIRE Po. 4 du 28 octobre 1946 relative à la modification et à la création des surtaxes aériennes applicables à des correspondances avion de diverses nature à destination de l’Irak, de l’Iran, de Saint-Pierre-et-Miquelon, des départements : Guadeloupe, Martinique, Guyane, de l’Afrique du Nord et des colonies françaises d’Afrique, d’Asie.
(…) II. – TAUX DES SURTAXES AERIENNES APPLICABLES.
a. AU COURRIER OFFICIEL pour les colonies françaises d’Asie, Saint-Pierre-et-Miquelon et les départements : Guadeloupe, Martinique et Guyane.
b. Aux objets de correspondances dits « A. O. » et aux imprimés périodiques déposés par les éditeurs à destination des pays de l’Afrique du Nord et des colonies française d d’Afrique, Saint-Pierre-et-Miquelon et les départements : Guadeloupe, Martinique et Guyane et Réunion.
Les envois de l’espèce à acheminer par la voie aérienne bénéficieront à partir du 1er novembre prochain d’une surtaxe aérienne réduite (…).
Dispositions particulières.
(…) b. Courrier « A. O. ». – Seuls peuvent bénéficier de la surtaxe aérienne réduite des « A. O. », les envois, qui au point de vue de l’application de la taxe postale proprement dite, sont considérés comme des objets à prix réduits, c’est-à-dire les imprimés et échantillons ainsi que les paquets d’affaires.
Il est précisé que :
1° le bénéfice de la surtaxe réduite n’est accordée qu’aux objets n’excédant pas le poids d’un kilogramme ;
Les envois de l’espèce doivent être revêtus obligatoirement de l’étiquette A. O. ou à défaut de la mention A. O. (…)

Ainsi, on peut penser que les étiquettes A.O. n'ont pas servi avant le 1er novembre 1946...
A moins que quelqu'un nous présente un jour une lettre prouvant le contraire!

vendredi 1 juillet 2011

Grand jeu de l'été.

Voici l'énigme du mois... et de l'été, puisque nous fermons jusqu'en septembre!

Sur ce grand fragment de bande d'imprimé, parti de LYON, le 27/5/1962, à destination de l'Algérie, se trouve une étiquette "A.O":

Je pourrais vous demander ce que signifient ces initiales A.O, ou bien de justifier le tarif à 0,30F....
Non, non, j'ai promis de chercher une question un peu plus difficile, pour finir l'année (scolaire) en beauté! (Je n'exclus pas néanmoins que la réponse soit donnée dès aujourd'hui par "certains")

Alors voici ma question:

Quel est la date de mise en service de l' étiquette A.O?