vendredi 6 juin 2025

Surtaxe aérienne réduite pour Noël et le Nouvel an (3)

 Voici une carte qui n'est pas dénuée d'intérêt si on y prête attention:


Carte postale assimilée aux imprimés, expédiée par avion, de COQUILHATVILLE, au Congo belge, le 4 janvier 1939, à destination de la Belgique, affranchie à 1F.



Cet affranchissement avec un beau 1F "Eléphants domestiqués d'Api", correspond à un tarif spécial pour les vœux de Noël et du Nouvel An dans l'esprit de celui que j'ai déjà présenté pour la France:
La ligne africaine belge avait en effet, comme AIR FRANCE *, mis en place une surtaxe aérienne réduite pour ces vœux.

Je remercie Filip VAN DER HAEGENLE spécialiste de la poste aérienne du Congo belge, pour les informations qu'il m'a communiquées:

"A partir de 1936, on pouvait envoyer par avion des vœux de Noël et de Nouvel An par carte postale à tarif réduit.

Cette période était limitée, à savoir entre mi décembre et mi janvier de l’année suivant; soit environ quatre semaines.

La taxe normale était de 0.30 Fr, la surtaxe aérienne était de 0.70 F/5 gr.

(Un maximum de 5 mots était fixé, sinon on appliquait le tarif de 3.00 F/ 5 g)

Le tarif belge/congolais pour l’envoi d’une carte postale à 0.30 Fr a été en cours du 1/02/1934 au 14/09/45.

 

Le  tarif de 0.70 F/5 gr fut continué jusque fin 1938/début 1939."


L'affranchissement de la carte présentée correspond donc bien à ce tarif préférentiel: 

                              30c + 70c = 1F

 


jeudi 29 mai 2025

Une histoire de permission: Scata, 1918.

 Voici une carte postale envoyée en franchise militaire par un militaire en permission à un autre militaire lui-même en permission (Oui, j'aurais pu éviter la répétition mais bon, vous avez lu le titre!):


Il était prévu que l'expéditeur prouve son état de militaire et donc son droit à la franchise au bureau de poste où la mention "GUICHET" était inscrite, accompagnée de la signature du préposé, pour éviter une taxation à l'arrivée. Dans le cas présent, le destinataire aurait de toute façon pu prouver également son droit à bénéficier de la franchise.

Le facteur-receveur de SCATA était Jean-Baptiste MOUGIN qui exerçait déjà les mêmes fonctions en Algérie avant d'obtenir sa mutation en Corse en 1912:


("La Renaissance de la Corse", 1er février 1912)

Il avait 50 ans en 1918
Je ne sais pas si il était déjà démobilisé ou si, ne pouvant être au four et au moulin, quelqu'un le remplaçait alors dans ses fonctions. Toujours est-il qu'il était soldat lui aussi, et pas qu'un peu:


(Bulletin Mensuel des Postes, 1er janvier 1921)

Sa nomination à Scata a été possible du fait de l'arrestation de son prédécesseur!


("L'écho de la Corse et de l'Algérie", 28 mai 1911)




À propos de l'expéditeur et du destinataire de cette carte, bonnes nouvelles:

Xavier Notari s'est marié en janvier 1922:


et son camarade, Trajan de Peretti, également, quelques mois plus tôt:




Quant au timbre à date, puisqu'il s'agit quand même d'un blog de philatélie et de marcophilie, il semble qu'il s'agit là de la dernière date connue (pour l'instant) du type FB84.


dimanche 18 mai 2025

Mystère à Montchal.

 Ce timbre à date de MONTCHAL dans la Loire a attiré mon attention dès que je l'ai vu:



Normalement, dans le type B4 (Lautier) des facteurs-receveurs, la couronne est composée de 36 ou 37 tirets réguliers.

Ici, on en dénombre 46 dont certains ont l'aspect d'un point plutôt que d'un tiret:


Et la qualité de la frappe ne peut être mise en cause. Elle est très nette. D'ailleurs, ce timbre à date a alors moins de 3 ans: 

ce bureau de facteur-receveur a été ouvert le 1er mars 1912.

Voici un autre exemplaire daté du 9 mars 1912, soit une semaine après l'ouverture du bureau:


J'ai d'abord pensé à un fournisseur différent: les tirets auraient certes pu alors être plus nombreux, mais ils auraient été de dimension régulière malgré tout.

L'hypothèse la plus probable m'a été suggérée par Luc Guillard que je remercie:

Le facteur-receveur aura été doté par erreur d'un timbre à date de recette et il aura dû limer la couronne à la main, d'où ce côté artisanal.

Le cas est aussi connu pour des recettes rétrogradées en facteurs-receveurs. Il n'y a pas de petites économies!