dimanche 10 mars 2024

Algérie (plus) française.

Les philatélistes connaissent bien les timbres surchargés E.A. (Etat Algérien) suite à l'indépendance de l'Algérie.

Mais il existait aussi une griffe linéaire ETAT ALGERIEN pour les entiers postaux, coupons-réponse et autres documents de service.

Voici une lettre recommandée avec avis de réception partie du bureau Alger rue de Strasbourg pour Blida, le 24 avril 1963:




Le tarif est de 0,25 francs pour la lettre du 1er échelon + 0,70 francs pour la recommandation + 0,50 francs pour l'avis de réception.

La période des timbres français surchargés est malheureusement révolue: l'affranchissement est composé du 0,25 franc "Mosquée de Tlemcen" (émis le 1er novembre 1962, imprimé à Paris et reprenant le dessin d'un timbre français de 1960) et du 0,10 franc "Gloire à la Révolution" (émis le 7 janvier 1963, imprimé à Belgrade).

Ce qui est intéressant, par contre, c'est que l'avis de réception N°515-C5 a été conservé avec la lettre dans les archives de la Cie KELVINATOR (appareils électroménagers). Cela arrive quand les lettres sont, comme ici, refusées ou non réclamées par le destinataire et donc retournées à l'expéditeur, tout comme l'est, bien entendu, l'avis de réception:




Comme on le voit, ce document affiche (fièrement?), au printemps 1963, les mention REPUBLIQUE FRANÇAISE et ADMINISTRATION DES POSTES DE FRANCE sans surcharge ETAT ALGERIEN:



Entre rivalités internes et manque d'expérience des nouveaux responsables, il n'est pas très surprenant que l'avis ait pu échapper à la surcharge.

Je n'ai pas trouvé pour l'instant un tel document avec mentions rectifiées...


Un grand merci à Jean Goanvic.

jeudi 2 novembre 2023

TAXE SIMPLE en application de la loi de 1889 durant la période 39-45

 La loi du 29 mars 1889 permettait aux administrations d'envoyer des courriers non affranchis pour lesquels les destinataires n'avaient à s'acquitter que du montant de l'affranchissement au lieu d'être taxés au double selon la règle commune.


La TRÈS grande majorité des plis rencontrés sont des lettres du premier échelon de poids mais on peut trouver d'autres cas, nettement plus rares, notamment pendant la seconde guerre mondiale:


TARIF DE LA LETTRE DU PREMIER ÉCHELON (envoi sous bande):



TARIF DE LA LETTRE DU DEUXIÈME ÉCHELON:



TARIF DE LA LETTRE DU CINQUIÈME ÉCHELON:



TARIF DE LA CARTE POSTALE:



TARIF DE LA LETTRE RECOMMANDÉE:



TARIF DES IMPRIMÉS (sous enveloppe ouverte):


Ce dernier cas est le plus rare selon moi!


Tous ces exemples sont non affranchis; on peut rajouter les cas 
d'affranchissement partiel:









vendredi 8 septembre 2023

En toute franchise, mais dans une certaine limite!

 En novembre 1902, le Corps Expéditionnaire, envoyé en Chine lors de la Guerre des Boxers, est dissous et remplacé par une Brigade d'occupation. Celle -ci continue à bénéficier de la franchise postale pour les lettres simples, étendue dans les faits aux cartes postales, jusqu'au 30 juin 1903.

C'est dans ce cadre qu'un militaire du demi-escadron de Chasseurs d'Afrique écrit la carte suivante, à Tientsin, le 17 février 1903:


Il s'agit d'une carte postale montrant une fontaine publique à Saïgon, en Cochinchine.

Dans sa carte, il écrit:

"Je ne veux pas que le courrier anglais parte sans emporter quelques lignes pour vous (...) Le prochain courrier français de la semaine vous apportera une longue lettre plus détaillée (...) Le Pei-Ho est entièrement dégelé; on annonce que la passe va être libre aux navires."

On voit qu'il était qu'il était bien au fait du fonctionnement de la Poste: si le fleuve n'était pas dégelé, le courrier aurait dû emprunter la voie de terre, très aléatoire. Mais il savait surtout que sa carte  voyagerait, grâce aux accords passés entre la France et la Grande-Bretagne, sur le Bengalpaquebot anglais de la P&O: en effet, il faut 4 ou 5 jours en steamer pour aller de Tientsin à Shang-Hai d'où le Bengal ne partira que le 24 février mais il aurait fallu une semaine de plus pour rallier Saïgon où le courrier serait arrivé trop tard pour être remis au paquebot français, l'Océanien, avant le 27 février, date de son départ.




La carte est donc remise au bureau de poste civil de TIENTSIN (le bureau militaire a fermé en mai 1902); elle porte la marque administrative de l'unité justifiant la franchise militaire.
Elle arrive à CANNES le 28 mars 1903, d'où elle est réexpédiée vers NICE où elle ne trouve toujours pas ses destinataires qui ont la bougeotte à défaut d'être de vrais galopins! (J'ai honte...)
Monsieur Largemin devra avoir la main large (... vraiment honte!) car en plus de donner l'adresse définitive, à SAVONE en ITALIE, il devra débourser 10 centimes car la franchise militaire a ses limites, à savoir le territoire national! D'où l'affranchissement au moyen d'un timbre-poste  au type Mouchon pour une réexpédition vers l'étranger.

Un très grand merci à Jean-Luc (Candarin) sans qui cette présentation n'aurait pas été possible.