lundi 23 mai 2011

Pourquoi n'existe-t-il pas de lettre-timbre W de boîte rurale?

Les lettres-timbres de boîtes rurales ont été créées en 1830. Chaque commune devait disposer d'une boîte aux lettres. Cette marque postale permettait de savoir où le courrier entrait dans le service mais, surtout, elle servait à contrôler les facteurs ruraux, qui devaient l'apposer sur leur part, témoignant ainsi du relevage de la boîte...


Lettre-timbre G, sur courrier écrit à Eculli, en 1857.


Dans le "Catalogue des Estampilles Postales de la France", en 1929, on peut lire à leur propos:
"Vu les lettres A à Z."
Les auteurs ont-ils extrapolé l'existence de toutes ces lettres, ou bien ont-ils cru voir un W dans ce qui était un M?

Toujours est-il qu'on sait aujourd'hui qu' il n'y a que 25 lettres; il suffisait de lire les circulaires de l'époque...

Le W n'existe pas, mais pourquoi?
On pourrait croire, comme je l'ai laissé entrevoir plus haut, que c'est pour éviter une confusion entre W et M...
C'est ce qu'a écrit E. GUTEKUNST (Président de la S.P.A.L.) dans les Feuilles Marcophiles, en 1972:
"Chaque bureau disposait de 25 lettres alphabétiques, la lettre W n'ayant jamais été utilisée pour, peut-être, éviter la confusion avec un M renversé..."
Cette explication est encore parfois avancée, mais l'origine étrangère du W est plus souvent mise en avant...
En effet, le W n'existe pas en lettre-timbre car il n'existe pas, tout court, dans notre alphabet, du moins à cette époque!

Pour s'en convaincre, prenons le Dictionnaire de l'Académie française, dans sa sixième édition (1835), qui est la référence à la date d'apparition des lettres-timbres:

"V.s.m.  La vingt-deuxième lettre de l'alphabet..."
"X.s.m.  Lettre consonne, qui est la vingt-troisième lettre de l'alphabet..."

Remarque: Quelques mots commençant par W sont néanmoins présents, à la suite des mots en V: whig, whist (ou whisk), wiskey et wiski.
Ces 2 derniers mots, respectivement "une sorte d'eau-de-vie" et "une sorte de cabriolet", se prononcent tous deux "ouiski"... A l'époque déjà, boire ou conduire, il fallait choisir!

Dans le Complément du Dictionnaire de l'Académie française paru en 1881, le W trouve sa place:
" W.S.M. (gramm) Double V. Cette lettre appartient à l'alphabet des peuples du Nord..."
Mais V et X restent les 22ème et 23ème lettres d'un alphabet qui n'en compte que 25!


Pour finir sur une touche marcophile, voici un cachet d'essai d'encrage utilisé par la société Lorilleux au moyen d'une machine Daguin, donc fin XIXème...
(d'après CUNY et DELWAULLE, FM suppl. N°272)

jeudi 19 mai 2011

"Bataillon Méchet colonne du Cameroun Cotonou".

Le Cameroun, possession allemande, a été conquis par les Alliés pendant la Grande Guerre.

"Il ne fallut pas moins de sept colonnes alliées, parties des points opposés de la Nigeria, du Soudan français, du Congo belge et du Gabon, pour venir à bout, après un an et demi d'efforts, d'une résistance qui ne fut pas sans grandeur." (S. Strowski)

(Douala se rend le 27 septembre 1914; Mora, dans le Nord, capitule le 18 février 1916.)

L'Amiral Fourichon, cargo des Chargeurs Réunis, est réquisitionné pour transporter, de Dakar à Douala, le 1er Bataillon sénégalais, commandé par le Chef de Bataillon Méchet, et appelé à former la Colonne expéditionnaire anglo-française du Cameroun.
Ce corps comptait, lors de son embarquement à Dakar, 18 officiers, 888 sous-officiers et hommes de troupe, répartis en 4 compagnies et 1 section hors-rang.

Du 7 au 25 septembre, traversée sans incidents.

Escales :

– 10 au 12 septembre : Freetown, Sierra-Leone.
– 17 au 20 septembre : Lagos, Nigeria.
– 22 au 24 septembre : Île des Perroquets, rivière du Vieux Calab..., Nigéria.
– 25 septembre ........ : Arrivée au point de concentration : Baie de Duala.
– Le 27 septembre .... : Duala se rend sans conditions.
– Le 29 septembre .... : Le Bataillon débarque de l’Amiral-Fourichon pour être transféré à Duala sur le Général-Dodds.
– Le 30 septembre .... : Débarquement du Général-Dodds.
»

(Les troupes britanniques venaient de Freetown, au Sierra-Leone.)

Renseignements donnés par Rutilius sur:
 http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviation-marine/marine-1914-1918/fourichon-compagnie-chargeurs-sujet_214_1.htm

Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ceci? Parce que j'ai voulu, dans un premier temps, mieux comprendre le pourquoi du comment de la pièce suivante, et, dans un second temps, vous faire partager mes découvertes (comme d'hab!):


Carte postale des Armées, partie de Corse le 9 octobre 1914, adressée à un sous-officier sénégalais à Diourbel (Sénégal); au dos, timbres à date de DIOURBEL et de THIES (29 octobre). Mention manuscrite portée au recto, pour faire suivre: "Bataillon Méchet colonne du Cameroun Cotonou".


Reste à expliquer pourquoi "Cotonou"...
Simple erreur? ou bien certains éléments de ce bataillon ont-ils été envoyés, courant octobre, en base arrière au Dahomey?...

samedi 14 mai 2011

Transport des dépêches en Corse en 1912.

Voici un extrait du Rapport du Directeur des Postes et des Télégraphes, adressé au Préfet le 5 août 1912:






mercredi 11 mai 2011

Vieille Daguin italienne.

La machine Daguin a été utilisée très tôt en Italie.

Je cite une réponse faite sur le NET à ce sujet par L. Bonnefoy:

"Pour ce pays, on connaît au moins:
Firenze/ Ferrovia, Genova/ Ferrovia, Napoli/ Ferrovia et Torino/ Ferrovia,
donc que des bureaux d'échange ferroviaires. Dates extrêmes: 1893-1929."

Voici ce qui serait donc une petite amélioration de date:

(Pour la différence entre les 2 timbres à date, regarder le 92)

dimanche 8 mai 2011

Une PANHARD LEVASSOR pour le Commandant de la Mission Américaine en Corse!

J'étais, hier, au Salon des Collectionneurs de Borgo (Corse)...

J'y ai trouvé, entre autres choses, une affreuse enveloppe:




Elle a cependant le mérite de présenter un beau cachet administratif du Général Gouverneur Militaire de la Corse (libérée), associé à un timbre à date (mal venu) double cercle POSTE AUX ARMEES / S.555, daté du 27 janvier 1944!
Ce TAD était à l'origine utilisé à Constantine (Algérie); il a suivi l'avancée des troupes à la Libération.
Je le crois plutôt rare en Corse.

Le contenu de l'enveloppe me semble aussi intéressant, bien qu'anecdotique:
Il s'agit d'un ordre de réquisition provisoire concernant une voiture PANHARD LEVASSOR type X 77, au profit du Colonel Commandant la Mission Américaine en Corse!

J'ai aussi trouvé ce que je pense être en rapport avec cette réquisition, à savoir une enveloppe N°711 du service télégraphique sur laquelle la mention Message est inscrite sur le mot Télégramme:



Le message en question était à l'intérieur, transcrit par le bureau d'Oletta, le 24 mai 1944, sur une formule N°704 pour télégramme-mandat, et émanant de l'Armée américaine à Bastia:


S'agissant d'une convocation pour expertise, on peut penser qu'il s'agissait pour son propriétaire de constater l'état dans lequel sa voiture allait lui être rendue!

Pour information, voici à quoi ressemble une Panhard Levassor X77:

vendredi 6 mai 2011

Etiquettes "PTT Cotisations des Assurances Sociales".

On sait que, suite à des pénuries d'étiquettes de recommandation, on a parfois utilisé, entre autre, des étiquettes des cotisations sociales sur des lettres recommandées (à la fin de la Seconde Guerre Mondiale):


Ce qu'on voit moins souvent, ce sont ces mêmes étiquettes dans leur utilisation normale.


Comme le montre cet exemple d'une attestation délivrée par le bureau de poste de PARTINELLO en Corse, en 1944, il s'agit pourtant aussi de documents postaux!

dimanche 1 mai 2011

Grand jeu de mai!

En ce jour de fête, et du travail qui plus est, personne ne veut se casser la tête... ni moi, pour trouver une bonne question, ni vous pour en donner la solution.
Alors, ce moi-ci, ce sera très facile!

Banale au premier abord, cette pièce ne l'est pas vraiment. Pourquoi?


Allez, je vous aide (c'était très facile; ça devient évident!):