mercredi 19 septembre 2012

Franchise militaire pour les Forces Navales Françaises en Extrême-Orient

Cette carte postale a été achetée à Port-Saïd (vue de l'hôpital anglais) et écrite à Penang, Malacca (Malaisie), par un marin embarqué sur un navire de guerre français faisant route vers Bornéo; elle a été remise à Singapour, le 18 mai 1925, au contrôleur postal du paquebot André Breton, reliant Yokohama à Marseille, où il arrivera le 11 juin...




Voici  l'extrait d'un article de Jacques Mériaux, spécialiste de l'histoire postale des forces navales françaises, qui permet de comprendre le contexte:

"En 1923, la France et la Grande-Bretagne exigèrent de la Chine le règlement rapide des indemnités consécutives à la guerre des Boxers. Une vive agitation xénophobe agita alors le pays, sur fond de mouvements révolutionnaires qui aboutirent en 1926 à la création d'un gouvernement rouge à Han-Kéou : ce fut le début de la guerre chinoise compliquée par l'agression japonaise.

L'état de délabrement politique de la Chine explique la création par la France des Forces Navales d'Extrême-Orient (F.N.E.O.) pour des raisons bien précises explicitées dans des instructions générales du 6 juin 1925:

1° Montrer le pavillon français dans les pays compris dans la zone d'action.
2° Porter au maximum l'entraînement militaire des bâtiments.
3° Protéger les intérêts français partout où il seraient menacés.

La zone d'action était d'ailleurs définie comme s'étendant "... du détroit de Malacca à la Manche de Tartarie... "


Selon les bulletins mensuels des postes, en 1925, seuls les marins en service dans les unités du Rhin, du Maroc, du Levant et de la Baltique bénéficiaient de la franchise militaire totale.
Les forces navales en Mer de Chine, encore "squelettiques" (selon Jacques Desrousseaux, spécialiste de l'histoire postale française en Extrême-Orient), ne sont pas encore citées...

Il faudra attendre le 24 juin 1927 pour qu'un décret accorde officiellement la franchise aux FNFEO!

Toujours est-il que la carte n'a pas été taxée; l'apposition du cachet administratif "Service à la mer", pour justifier que le navire était bien en opération, a visiblement suffi.

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