Affichage des articles dont le libellé est Etranger. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Etranger. Afficher tous les articles

dimanche 7 juillet 2024

Lettre recommandée par avion du 10 juillet 1940, de AIN-DRAHAM pour GENÈVE.

 La lettre présentée ci-après est moins anodine qu'il n'y paraît à première vue, tout simplement parce qu'elle date de juillet 1940, une période loin d'être évidente, à bien des égards.

L'armistice franco-allemand est signé le 22 juin 1940

Pour ce qui est des relations postales avec l'Afrique du Nord, les services aériens s'arrêtent le 25 juin pour ne reprendre que le 21 août avec la réouverture de la ligne via Alger:


Le Radical de Marseille du 21 août 1940.



Mais la voie maritime sera aussi à l'arrêt jusqu'à la mi-juillet!

En effet, si on lit le communiqué de Vichy du 16 juillet dans La Dépêche de Toulouse, les relations postales continuent à être assurées par la voie maritime au fur et à mesure des départs des paquebots:


Mais L'Œuvre du 19 juillet est plus explicite: 


L'interruption du trafic a donc été totale entre l'Armistice et la mi-juillet!


Cela incite à regarder avec plus d'intérêt cette lettre:


Lettre recommandée, PAR AVION, de AIN-DRAHAM 
pour GENÈVE, du 10 juillet 1940.

L'affranchissement se décompose ainsi: 

- Lettre pour l'étranger: 2F50

- Recommandation pour l'étranger: 2F50

- Surtaxe avion pour 10g par la ligne directe: 1F

Ce que je trouve étonnant, c'est que le préposé qui a enregistré la lettre, puisqu'elle est recommandée, n'a pas informé l'expéditeur que la surtaxe avion n'avait pas lieu d'être. Plus surprenant encore, il semble que les inscriptions à l'encre violette soient de sa main:

"Par avion jusqu'à Marseille" et "Suisse".


Le Patriote des Pyrénées du 18 juillet 1940 confirme que 

les correspondances par avion ne sont pas admises pour le moment.


Toujours est-il que notre lettre est bien arrivée à destination le 19 juillet:


soit le lendemain de la reprise des relations postales entre la France et la Suisse!


Le Temps (Paris), du 20 juillet 1940.

Plus exactement, comme l'explique cette note adressée à la Direction de l'Exploitation postale à Vichy et émanant  de la Section des communications postales de BerneMarseille gare (pour ce qui concerne notre lettre) pouvait confectionner des dépêches pour Genève 1 à partir du 17 juillet mais, dans l'autre sens, le service fonctionnait depuis une dizaine de jours déjà:



                                                                        (Archives de Berne)

En conclusion, l'arrivée à destination pour cette lettre n'était pas gagnée d'avance mais elle a finalement pu bénéficier du rétablissement des liaisons maritime et ferroviaire pour l'acheminer de Tunisie jusqu'en Suisse. Par contre, elle n'a très vraisemblablement  pas pris l'avion!

Un grand merci à Laurent B. 😁

dimanche 10 mars 2024

Algérie (plus) française.

Les philatélistes connaissent bien les timbres surchargés E.A. (Etat Algérien) suite à l'indépendance de l'Algérie.

Mais il existait aussi une griffe linéaire ETAT ALGERIEN pour les entiers postaux, coupons-réponse et autres documents de service.

Voici une lettre recommandée avec avis de réception partie du bureau Alger rue de Strasbourg pour Blida, le 24 avril 1963:




Le tarif est de 0,25 francs pour la lettre du 1er échelon + 0,70 francs pour la recommandation + 0,50 francs pour l'avis de réception.

La période des timbres français surchargés est malheureusement révolue: l'affranchissement est composé du 0,25 franc "Mosquée de Tlemcen" (émis le 1er novembre 1962, imprimé à Paris et reprenant le dessin d'un timbre français de 1960) et du 0,10 franc "Gloire à la Révolution" (émis le 7 janvier 1963, imprimé à Belgrade).

Ce qui est intéressant, par contre, c'est que l'avis de réception N°515-C5 a été conservé avec la lettre dans les archives de la Cie KELVINATOR (appareils électroménagers). Cela arrive quand les lettres sont, comme ici, refusées ou non réclamées par le destinataire et donc retournées à l'expéditeur, tout comme l'est, bien entendu, l'avis de réception:




Comme on le voit, ce document affiche (fièrement?), au printemps 1963, les mention REPUBLIQUE FRANÇAISE et ADMINISTRATION DES POSTES DE FRANCE sans surcharge ETAT ALGERIEN:



Entre rivalités internes et manque d'expérience des nouveaux responsables, il n'est pas très surprenant que l'avis ait pu échapper à la surcharge.

Je n'ai pas trouvé pour l'instant un tel document avec mentions rectifiées...


Un grand merci à Jean Goanvic.

vendredi 8 septembre 2023

En toute franchise, mais dans une certaine limite!

 En novembre 1902, le Corps Expéditionnaire, envoyé en Chine lors de la Guerre des Boxers, est dissous et remplacé par une Brigade d'occupation. Celle -ci continue à bénéficier de la franchise postale pour les lettres simples, étendue dans les faits aux cartes postales, jusqu'au 30 juin 1903.

C'est dans ce cadre qu'un militaire du demi-escadron de Chasseurs d'Afrique écrit la carte suivante, à Tientsin, le 17 février 1903:


Il s'agit d'une carte postale montrant une fontaine publique à Saïgon, en Cochinchine.

Dans sa carte, il écrit:

"Je ne veux pas que le courrier anglais parte sans emporter quelques lignes pour vous (...) Le prochain courrier français de la semaine vous apportera une longue lettre plus détaillée (...) Le Pei-Ho est entièrement dégelé; on annonce que la passe va être libre aux navires."

On voit qu'il était qu'il était bien au fait du fonctionnement de la Poste: si le fleuve n'était pas dégelé, le courrier aurait dû emprunter la voie de terre, très aléatoire. Mais il savait surtout que sa carte  voyagerait, grâce aux accords passés entre la France et la Grande-Bretagne, sur le Bengalpaquebot anglais de la P&O: en effet, il faut 4 ou 5 jours en steamer pour aller de Tientsin à Shang-Hai d'où le Bengal ne partira que le 24 février mais il aurait fallu une semaine de plus pour rallier Saïgon où le courrier serait arrivé trop tard pour être remis au paquebot français, l'Océanien, avant le 27 février, date de son départ.




La carte est donc remise au bureau de poste civil de TIENTSIN (le bureau militaire a fermé en mai 1902); elle porte la marque administrative de l'unité justifiant la franchise militaire.
Elle arrive à CANNES le 28 mars 1903, d'où elle est réexpédiée vers NICE où elle ne trouve toujours pas ses destinataires qui ont la bougeotte à défaut d'être de vrais galopins! (J'ai honte...)
Monsieur Largemin devra avoir la main large (... vraiment honte!) car en plus de donner l'adresse définitive, à SAVONE en ITALIE, il devra débourser 10 centimes car la franchise militaire a ses limites, à savoir le territoire national! D'où l'affranchissement au moyen d'un timbre-poste  au type Mouchon pour une réexpédition vers l'étranger.

Un très grand merci à Jean-Luc (Candarin) sans qui cette présentation n'aurait pas été possible.




vendredi 3 mars 2023

Imprimé taxé à tort pour insuffisance d'affranchissement dans le régime international.

 Voici une pièce sans prétention mais néanmoins sympathique:



La carte est partie de Mulhouse le 3 septembre 1924 pour la Belgique; elle ne porte aucun texte de correspondance, seulement le nom de l'expéditeur. Elle bénéficie donc du tarif des imprimés soit 15c depuis le 1er avril (au lieu de 45c pour une carte postale ordinaire).

La carte est traitée au départ par le bureau de MULHOUSE 1, c'est-à-dire la Recette Principale de la ville, où le 5c Semeuse est oblitéré par la machine UNIVERSAL, vestige de la période allemande. Un timbre T est apposé pour signaler l'insuffisance d'affranchissement.

Pourtant, lorsque l'expéditeur a écrit "imprimé" pour justifier le tarif réduit, il a aussi porté une autre mention: "Verso svp".

Cette dernière était là pour attirer l'attention sur le complément d'affranchissement au dos de la carte:


à savoir un joli 10c émis pour les Jeux Olympiques de Paris 1924 qui a par contre été repéré et dûment oblitéré* lors du transit à MULHOUSE-GARE (MULHOUSE 2). Ce bureau n'a cependant pas biffé le timbre T...

À l'arrivée à Bruxelles, on s'est fié à la demande de taxation faite au départ et on a taxé à 30c qui était à l'époque le minimum de perception en Belgique.

On peut donc considérer cette carte comme un imprimé taxé à tort pour insuffisance d'affranchissement dans le régime international.

* À première vue, on a l'impression que le timbre a été rajouté a posteriori mais on voit bien l'oblitération sur la carte en lumière rasante.


dimanche 29 janvier 2023

Complément d'affranchissement pour l'étranger par vignette de machine CAMP de guichet

 J'ai acheté la carte suivante malgré un léger doute quant à un possible bidouillage:

Carte postale partie de PROPRIANO en Corse, le 18/08/1967, à destination 
de PARIS 7e, avec vignette de machine à affranchir CAMP datée du 21/08/1967 
pour une valeur d'affranchissement de 0,15F.

En effet, il arrive parfois que des vendeurs "améliorent"  une pièce banale pour mieux la vendre.

Pourtant la carte était à un prix très modique et aucune indication du vendeur ne concernait la vignette. De plus, il lui aurait fallu beaucoup de chance pour tomber sur une telle concordance (bureau et date).

J'ai donc sollicité deux contacts que je remercie vivement ici, Laurent B. et Luc G.
Ce dernier a déjà trouvé des pièces similaires et son explication tient parfaitement la route:

La carte a été déposée au guichet à Paris par la personne qui l'a reçue pour être réexpédiée vers l'étranger. La vignette correspond au complément de 0,15F pour obtenir les 0,40F du tarif UPU de la carte postale dans le tarif du 18 janvier 1965. L'envoi a dû se faire sous pli de service, faute de place pour inscrire lisiblement la nouvelle adresse directement sur la carte.

Parfois, le destinataire avait été plus prévoyant en prenant un abonnement à la réexpédition, ce qui donne des pièces plus parlantes:

                                                                                                                      Collection LUC G.




vendredi 20 août 2021

Grand triangle crénelé de Paris... tardif!

 Le grand triangle crénelé (appellation donnée par les collectionneurs) est une marque postale spécifique de PARIS-R.P. pour l'oblitération des timbres-taxe.

Elle est connue de 1882 à 1888.

En voici un bel exemple:


On ne devrait pas la trouver sur les timbres-taxe Duval/Banderole de couleur puisqu'ils apparaissent fin 1893.


Le 20c olive est encore plus tardif: il est émis en 1906. La probabilité de le trouver annulé par cette oblitération est de l'ordre de zéro.

Mais en marcophilie, les surprises sont toujours possible!


Ainsi, ce triangle crénelé, fort usé au demeurant, sur carte postale de 1907, est loin d'être banal:





mardi 10 août 2021

TAXE: un bon millésime à la carte!

 De tous les chiffres-taxe au type DUVAL du XXème siècle, celui dont les millésimes ont la meilleure cote est le 15c vert.

Les amateurs recherchent habituellement ces millésimes neufs., même si certains les apprécient oblitérés.

Le top selon moi est de les trouver sur documents postaux. Mais comme il n'y a pratiquement pas de complaisance dans ce domaine, c'est très difficile!

Mon vieux catalogue DALLAY considère qu'un tel millésime  sur document mérite une estimation égale à celle du neuf avec une majoration de 50%.

Vous comprendrez donc que j'ai eu beaucoup de plaisir à dénicher cette jolie pièce:



15c vert type DUVAL/BANDEROLE, millésime 4 de 1904 sur carte postale de Ceylan 
(Paris XVI, octobre 1905).


Quant au motif de la taxe, c'est un grand classique de l'époque!

Je vous laisse deviner?


dimanche 26 août 2018

Chauvins, à l'Automobile Club de la Moselle???

Voici en tout cas un devant de lettre qui le laisse penser:

  Eh oui! Pas moins de trois exemplaires du 75c émis (avec un peu de retard) pour le 150e anniversaire de la mort de l'aéronaute François Pilâtre de Rozier.

Pourquoi parler de chauvinisme?

Ce pionnier de l'aviation est né à Metz et c'est d'ailleurs le Conseil municipal de cette ville qui est à l'origine du timbre par une délibération de 1934. Le dessin (sur lequel on aperçoit la cathédrale de Metz) est l'œuvre de l'artiste du pays, Clément Kieffer.

Son usage de base est l'affranchissement de la lettre du deuxième échelon de poids (20 à 50 g) dans le régime intérieur.

Mais il correspond aussi, entre autre, à l'affranchissement d'une lettre simple pour le Luxembourg! Il s'agit d'un tarif spécial inférieur de moitié à celui d'une lettre dans le régime UPU!
Notre pièce illustre ce tarif particulier!
Les deux autres exemplaires, associés à un 50c "PAIX", matérialisent les 2 F de la taxe de recommandation pour l'étranger.


samedi 21 janvier 2017

New-York à Bordeaux.

La ligne LE HAVRE à NEW-YORK est mythique... mais on ne sait pas forcément que pendant la Grande guerre, à partir d'avril 1915, BORDEAUX s'est substitué au HAVRE pour faciliter les transports de guerre dans ce dernier port.

Dans le sens du retour vers la France, nos timbres à date des bureaux flottants français n'apparaissent qu'en juin 1917, après la suppression des bureaux américains sur la ligne.

Carte postale écrite par un passager américain le jour de son arrivée à Bordeaux 
("We land this afternoon...") le 12 novembre 1917, sur le paquebot ESPAGNE (Brigade E).


La ligne BORDEAUX à NEW-YORK disparaît en janvier 1919,
 LE HAVRE reprenant la place qui était la sienne avant-guerre.

jeudi 24 mars 2016

Encore les bordereaux 512 ter ... et des tarifs postaux paradoxaux!

Voici une paire de lettres comme je les aime:


Ces 2 rescapés d'un envoi groupé de recommandés, partis de MENTON le 14 décembre 1920, ont été enregistrés sur un bordereau 512 ter puis en bloc, sous le numéro 411, sur le registre 510.

La circulaire n° 1149 du 17 juillet 1918 rend obsolètes ces bordereaux mais ils seront utilisés jusqu'à épuisement des stocks tout au long des années 20...


On remarquera que ces 2 lettres presque jumelles diffèrent néanmoins par le montant de leur affranchissement.

Rien d'étonnant puisque l'une est adressée à Marseille et l'autre à Bruxelles en Belgique...

Et pourtant, paradoxalement, c'est celle qui reste en France qui est affranchie à 60c et celle pour l'étranger à 50c seulement!

Effectivement, pendant exactement 1 an, du 1er avril 1920 au 31 mars 1921, la lettre recommandée pour l'étranger coûte moins cher que la même lettre dans le régime intérieur!

 
Plus fort! dans la même période, une carte postale ordinaire partant de la rue Drouot à Paris aurait coûté deux fois plus cher si elle était adressée à Saint-Ouen que si elle était à destination de la Chine!

Il existe d'autres exemples de ces paradoxes tarifaires...

samedi 6 juin 2015

Lettre réexpédiée?... Non, re-expédiée!

Voici une lettre de PARIS (Rue Milton), du 13 mai 1881, adressée au Marquis Giustiniani, aux bons soins de Me Mouchet chez Me Ploix, à Paris, Place de la Bourse, et affranchie comme il se doit à 15c.


La lettre est repostée le lendemain par Me Ploix qui a apposé sa griffe et adressé le courrier au Marquis à Levico, au Tyrol, avec un nouvel affranchissement à 25c (tarif UPU).

Si la lettre avait été réexpédiée, sans sortir du service postal, un simple complément de 10c aurait suffi.



La lettre passe par Trente le 16  :-)  et arrive à Levico le 17. Elle ne peut être distribuée car il n'y a pas d'indication de domicile. De tels courriers adressés à des voyageurs, comme ceux adressés en poste restante, sont conservés environ 3 mois avant d'être retournés avec la mention "Non réclamé" (normalement en français, langue officielle de l'UPU); le préposé austro-hongrois a indiqué en italien "Non domandata".

Article 722 de l'Instruction Générale de 1876, montrant les délais de garde appliqués en France. J'ignore si ils étaient exactement les mêmes pour tous les pays de l'UPU...
 
 
 

Retour à la Recette Principale de PARIS le 22 août (timbre à date de Paris Etranger).
La lettre passe à tort, le 24, par le service des REBUTS/RECLAMATIONS qui appose au verso son timbre à date et, au recto, son timbre
RETOUR/A L'ENVOYEUR/RECLAMATIONS.
 Elle aurait dû être retournée directement au bureau de la Place de la Bourse car elle porte la griffe de l'expéditeur.



Petit détail sur le plan philatélique:
Le 15c bleu du premier affranchissement semble être au sous-type II D état 1 (selon Joany) qui n'est signalé qu'à partir de mi-juin 1881...


Si c'est bien le cas, on gagne un mois sur la 1ère date connue!



Un grand merci à Doudad qui a éclairé ma lanterne sur les aspects réglementaires!

dimanche 11 mai 2014

Réponse au jeu du mois.



A la demande générale de Bruno, voici l'extrait de "L'hippopotame et le philosophe" où Th. Monod parle de ce timbre:


Il s'agit d'une chronique pour Radio-Dakar, proposée en 1940 ou 1941 et intitulée "Bêtes et plantes dans les timbres africains".

jeudi 1 mai 2014

Jeu du mois!

Selon les catalogues, ce timbre de 1909 du LIBERIA représenterait un poivrier...



Ce n'était pas l'avis du regretté Théodore MONOD.

Selon lui, de quelle plante s'agit-il?

vendredi 4 octobre 2013

L'affaire est dans le sac!

En l'occurrence de l'encens à brûler sur charbons, made in France, pour églises belges...


Envoi d'échantillons de Marseille pour la Belgique, en 1955, dans un sac en toile fermé par une cordelette. Affranchissement, selon le tarif du 1er mai 1951, pour un troisième échelon de poids (entre 100 et 150g): une utilisation intéressante du 18F Cheverny, rencontré essentiellement sur cartes postales pour l'étranger.
 
 
 
 
 
L'envoi a été contrôlé par la douane belge; un droit de factage (équivalent de notre taxe de dédouanement) de 5 FB a été perçu sur le destinataire, selon le tarif appliqué du 20 mai 1946 au 30 septembre 1957. Il y a eu recommandation d'office pour s'assurer que ce droit soit bien payé!
 
 
 
Un grand merci à Laurent pour ses précieuses explications!
 


vendredi 13 septembre 2013

TAXES SIMPLES... D'ARGENTINE!

Voici 2 lettres de BUENOS-AYRES, émanant du Consulat et de la Légation de France, qui ont bénéficié à l'arrivée de la TAXE SIMPLE selon la loi du 29 mars 1889:


Lettre transportée en France par valise diplomatique jusqu'au ministère des Affaires Etrangères dont le contreseing est apposé, pour justifier la taxe simple, avant traitement par PARIS-31.
 
(Tarif du 1/5/1878 au 15/4/1906: lettre simple à 15c.)
 
 
 

 
Lettre mise à la boîte du paquebot "Cordillère" (ou confiée à l'agent embarqué)!
Ce pli (fermé) ne porte de fait aucun contreseing justifiant une taxe simple et, à mon sens, il aurait dû être taxé au double de l'insuffisance...



On peut s'étonner par ailleurs, surtout pour la seconde pièce, que l'on ait appliqué le tarif intérieur à des courriers venant de l'étranger!

Jack BLANC, grand spécialiste des chiffres-taxe, m'avait expliqué il y a quelques années que:

"Les lettres émanant des ambassades ou consulats à l'étranger étaient taxées de différentes façons:
1- soit comme lettres UPU non affranchies, à 50c,
2- soit comme lettres UPU en taxe simple, à 25c,
3- soit comme lettres du régime intérieur non affr., à 30c,
4- soit comme lettres du régime intérieur en taxe simple, à 15c."

Les 2 pièces présentées sont donc dans le dernier cas de figure, a priori le plus intéressant pour le destinataire... Pas tout à fait! Il y a encore mieux, comme l'illustre l'exemple suivant:


Lettre provenant du Consulat de Florence, en Italie.
Transportée par valise diplomatique comme celle du Consulat de Buenos-Ayres, elle bénéficie carrément de la franchise postale! (Difficile de faire mieux!) En fait, l'enveloppe n'était pas fermée et son contenu justifiait vraisemblablement le droit à la franchise...


samedi 29 septembre 2012

Courrier d'un interné civil hongrois en France en 1914

Voici un entier au type Semeuse expédié en décembre 1914 par un ressortissant hongrois interné au fort de Lanvéoc, en Bretagne, où il a pu croiser le peintre Otto Seligmann ou bien Hermann Mumm, le roi du champagne...


La carte est adressée au sous-secrétaire d'état au ministère de l'instruction publique et des cultes, à Budapest en Hongrie, par le comité international de la Croix-Rouge à Genève en Suisse.

Hormis la prose (en français) de l'expéditeur, il n'y a aucune marque au dos...

On est en droit (et même en devoir, si on s'intéresse à l'histoire postale) de s'interroger sur le mode de transmission d'un tel courrier.


Voici un extrait de la circulaire du 26 novembre 1914:
En vue d'éviter toutes difficultés, il a été décidé que la correspondance expédiée par des sujets austro-allemands pourra s'effectuer par cartes postales ou lettres ouvertes, écrites soit en français, soit en allemand.
Ces cartes ou lettres ne devront être confiées directement au service postal ; elles seront remises, affranchies par les intéressés, à l'autorité administrative chargée de la gestion du dépôt, pour être soumises au contrôle des préfets. La correspondance de l'espèce sera, par la suite, transmise cachetée à la poste après avoir été répartie en deux séries, comprenant l'une les cartes et les lettres à destination de la France ou de ses colonies, l'autre les cartes et lettres à destination de l'étranger.

Les objets de la première série seront traités et acheminés comme les correspondances ordinaires ; ceux de la deuxième série, après avoir été soumis à la formalité de l'oblitération des figurines postales seront restitués au préfet, qui les acheminera au Ministère des Affaires Etrangères chargé d'en assurer la transmission par la voie diplomatique..."

(Tous mes remerciements à Feunteun pour m'avoir fourni ce texte!)
J'ai souligné ce qui correspond à ma carte.

L'envoi, affranchi (la franchise ne leur sera accordée qu'en avril 1915), est donc contrôlé par le préfet, puis remis à la poste (oblitération de QUIMPER du 19/12/14); étant à destination de l'étranger, il est restitué au préfet, transmis au ministère des Affaires Etrangères, qui appose son contreseing sur la carte et acheminé par valise diplomatique!
Comme Budapest est souligné en rouge, alors même que Genève est barré, je me demande si la carte est bien passée par la Suisse, ou si elle a pu être transmise directement en Hongrie...

Un pistonné!
Le fort de Lanvéoc ne devait pas être bien grand... Le fait d'avoir trouvé, en quelques clics sur le net, 2 personnes célèbres internées en ce lieu m'a mis la "puce à l'oreille"...
J'ai donc cherché un peu plus avant, et j'ai trouvé une conférence donnée en 2009 par J-C. FARCY, intitulée "Les camps d'internement français de la première guerre mondiale", dont voici un extrait:

Il y a aussi des camps de notables (internés de position sociale élevée, artistes et intellectuels) qui servent d'otages (monnaie d'échange et représailles), au fort de Lanvéoc (Finistère) ou à l'hôtel de la Plage à Carnac (Morbihan). Dans ce dernier - 70 à 80 internés pour une capacité de 100 - les internés paient leur séjour (et les dépenses poste de garde) et disposent de tout le confort, mais cela reste une « prison dorée » avec, par exemple, ses punitions : consigne à la chambre, menace de changer de camp.

Voici le verso de la carte:
Le dénommé Balog était un scientifique; mais je n'ai rien trouvé à son sujet: je ne déchiffre pas bien son prénom (Elemér, Thémée...).

Sympa, non?
 
 
 
Dernière minute:
 
Feunteun nous a trouvé ceci à propos du camp de Lanvéoc:
 
"Selon un reportage de la Correspondance politique de l'Europe centrale du 20 avril 1916, sur 97 internés, environ la moitié sont des notables que le Gouvernement français retient comme otages. Le journal cite les noms suivants: Muum propriétaire de la grande marque de champagne de Reims; le comte Luckner, arrière petit-fils du célèbre maréchal de France, peintre à Paris; le docteur Pfeiffer ex vice-consul des Etats-Unis à Mannheim; Kroll, directeur d'hôtel à Paris; Fuhrmann, grand industriel du Nord; les frères Newmann, joailliers à Paris; Wolf, éditeur d'art; Hilscher, grand industriel de Troyes, etc," (A.D. Finistère, 9 R 20)".

et encore ceci qui nous éclaire sur l'expéditeur:

Extrait d'un document publié dans "Avel Gornog" de août 2008 sous le titre "LE CAMP DE NOTABLES DE LANVEOC":

"... Le fait d'être retenus prisonniers suscite en fait l'incompréhension de bien des internés comme Elemer Balog:

"Attiré en France par la haute culture des sciences dans ce pays, j'ai passé des années entières dans les diverses bibliothèques de Paris pour y étudier l'antiquité romaine et grecque et le droit civil comparé. Plusieurs de mes travaux ont été présentés à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres... J'ai collaboré pendant ce temps à différentes revues concernant le droit. J'ai déjà publié onze volumes et je m'occupe à présent de mettre sous presse mes deux grands travaux, l'un de trois volumes sur le droit de guerre chez les romains, l'autre de deux volumes sur le droit civil comparé. Admirateur sincère de la science française, je me suis évertué de tourner vers elle l'attention de mes compatriotes et je crois avoir de véritables mérites de ce côté. Je me prends encore la liberté de vous dire que je suis né dans le sud de la Hongrie, dans une région entièrement habitée par des Slaves et que la considération de mes concitoyens m'a valu de figurer dans le conseil général de mon comitat... Je vous sollicite une faveur. Je désirerais me rendre en Suisse, à Genève en particulier, pour m'y établir pour le temps de la guerre et me faire valoir à l'université sur la base de mes travaux scientifiques..."  (22 octobre 1914)      Source: Archives départementales du Finistère, 9 R 17

J'ai souligné ce qui permet de préciser le texte de la carte postale:
"Je désire regagner la liberté afin que je puisse me livrer de nouveau à la science et mettre sous presse deux mes (sic) grands ouvrages avec lesquels j'ai eu tant de malchance."


dimanche 23 septembre 2012

"Le peuple d'Israël boit à la source de Moïse."

On connait bien les cartes postales dites "Dear Doctor", avec de beaux affranchissements, provenant parfois de pays lointains, adressées à des médecins... et qui sont en fait des publicités pour des médicaments!

Voici sur le même principe, mais moins connu je pense, une enveloppe First Day Cover (Premier jour d'émission), pour un beau timbre avec surtaxe Pro Patria de Suisse:


Elle est bien sûr adressée à un médecin, et la publicité apparait au dos:

dimanche 20 novembre 2011

Cap de Bonne Espérance, impression locale avec erreur de couleur 4p carmin sur lettre.

Non, ce n'est pas ma dernière trouvaille (snif)!

Cette grande rareté mondiale (Yv. 13b) a une cote de plus de 50 000 euros en détaché...

Si j'en parle, c'est parce que je suis (re)tombé sur un Timbres magazine de juillet-août 2004 montrant cette lettre exceptionnelle (Coll. B. BEHR):


Dommage qu'il y ait cet éclat d'ouverture en haut à gauche, mais bon, c'est la seule pièce connue!!!

Toujours dans Timbres magazine, en juillet-août 2005, soit un an plus tard, on pouvait voir dans la publicité pour une vente à prix nets, la lettre suivante (ou précédente, c'est comme on veut):


Pour ceux qui préfèrent les pièces de qualité LUXE!

samedi 4 juin 2011

Cachets à pont des ambulants suisses.

Ces cachets ont été utilisés de 1878 à 1910 environ.

Dans le bas de la couronne est indiqué le numéro de la ligne. Dans le pont, après la date, se trouve le numéro du train. La station n'apparaît pas dans le cachet; on la trouve sous forme d'une griffe linéaire (exceptionnellement circulaire):

1903 - Ligne n°1, train n°560, station de Genève.


Si la griffe  manque, le nom de la station peut être manuscrit:

1898 - Ligne n°12, train n°249, station de La Heutte. 


(Merci à Lolo qui a su déchiffrer ce dernier nom.)