Pour bénéficier de la
franchise militaire, les soldats devaient confier leur courrier au vaguemestre de leur unité, ou, s'ils étaient en déplacement, à un commissaire de gare ou toute autre personne habilitée à justifier l'envoi en franchise...
Les
militaires en permission ne pouvaient pas poster leur courrier dans une boîte puisque, dans ce cas, rien ne justifierait du droit à la franchise.
Ils le faisaient souvent néanmoins... Une griffe
Trouvé à la boîte devait alors signaler le fait et l'envoi devait être taxé:
Parfois, il n'était pas perçu de taxe à l'arrivée, sans doute parce que la poste de destination connaissait l'expéditeur et savait qu'il était bien aux armées...
Par contre, les militaires en permission avaient la possibilité de se rendre dans n'importe quel bureau de poste pour déposer leur envoi au guichet en justifiant de leur statut de permissionnaire.
Le préposé prenant le courrier en compte devait alors porter une mention sur l'envoi afin que celui-ci ne soit pas taxé.
En voici deux exemples:
Carte remise au guichet à MENDE en Lozère, le 26 janvier 1918, par un sapeur du 8ème Génie en permission. Mention remis à MENDE + signature.
Carte remise au guichet à TUNIS, le 14 septembre 1917, par un soldat du 2ème d'aviation de Gabès.
Griffe linéaire Déposé au guichet.
Ainsi, lorsqu'on trouve, et c'est fréquent, un courrier sans mention postale et sans taxe, provenant pourtant d'un permissionnaire, comme celui-ci:
(Carte d'un soldat belge en permission à Dunkerque, en décembre 1918.)
2 possibilités: soit la carte a été mise à la boîte et aurait donc dû être taxée, soit elle a été remise au guichet sans qu'aucune mention ne l'ait précisé... et elle aurait, dans ce cas également, dû être taxée! Elle aura bénéficié d'une tolérance fréquente des postiers préférant laisser le bénéfice du doute à un expéditeur servant certainement la Nation...
Voici pour finir un cas beaucoup plus rare!
Nous sommes ici dans le cas inverse:
La carte a été déposée au guichet à Cherbourg; la griffe REMIS AU GUICHET l'atteste... et pourtant la carte a été taxée, à tort, à Toulouse, comme CP ordinaire non affranchie!