Lettre-timbre G, sur courrier écrit à Eculli, en 1857.
Dans le "Catalogue des Estampilles Postales de la France", en 1929, on peut lire à leur propos:
"Vu les lettres A à Z."
Les auteurs ont-ils extrapolé l'existence de toutes ces lettres, ou bien ont-ils cru voir un W dans ce qui était un M?
Toujours est-il qu'on sait aujourd'hui qu' il n'y a que 25 lettres; il suffisait de lire les circulaires de l'époque...
Le W n'existe pas, mais pourquoi?
On pourrait croire, comme je l'ai laissé entrevoir plus haut, que c'est pour éviter une confusion entre W et M...
C'est ce qu'a écrit E. GUTEKUNST (Président de la S.P.A.L.) dans les Feuilles Marcophiles, en 1972:
"Chaque bureau disposait de 25 lettres alphabétiques, la lettre W n'ayant jamais été utilisée pour, peut-être, éviter la confusion avec un M renversé..."
Cette explication est encore parfois avancée, mais l'origine étrangère du W est plus souvent mise en avant...
"Chaque bureau disposait de 25 lettres alphabétiques, la lettre W n'ayant jamais été utilisée pour, peut-être, éviter la confusion avec un M renversé..."
Cette explication est encore parfois avancée, mais l'origine étrangère du W est plus souvent mise en avant...
En effet, le W n'existe pas en lettre-timbre car il n'existe pas, tout court, dans notre alphabet, du moins à cette époque!
Pour s'en convaincre, prenons le Dictionnaire de l'Académie française, dans sa sixième édition (1835), qui est la référence à la date d'apparition des lettres-timbres:
"V.s.m. La vingt-deuxième lettre de l'alphabet..."
"X.s.m. Lettre consonne, qui est la vingt-troisième lettre de l'alphabet..."
Remarque: Quelques mots commençant par W sont néanmoins présents, à la suite des mots en V: whig, whist (ou whisk), wiskey et wiski.
Ces 2 derniers mots, respectivement "une sorte d'eau-de-vie" et "une sorte de cabriolet", se prononcent tous deux "ouiski"... A l'époque déjà, boire ou conduire, il fallait choisir!
Dans le Complément du Dictionnaire de l'Académie française paru en 1881, le W trouve sa place:
" W.S.M. (gramm) Double V. Cette lettre appartient à l'alphabet des peuples du Nord..."
Mais V et X restent les 22ème et 23ème lettres d'un alphabet qui n'en compte que 25!
Pour finir sur une touche marcophile, voici un cachet d'essai d'encrage utilisé par la société Lorilleux au moyen d'une machine Daguin, donc fin XIXème...
(d'après CUNY et DELWAULLE, FM suppl. N°272)